Ses 68 Années de Service à Ein Karem Israël

Sœur Colette est issue d’une famille d’agriculteurs irlandais. Sept frères et sœurs ont aidé et travaillé sur la ferme familiale. Sa cousine, sœur Maura Clune, religieuse de Sion, emmène deux des filles poursuivre leurs études à l’école Notre Dame de Sion à Worthing, où sœur Colette termine ses études secondaires en 1951. De là, elle entre au noviciat de Notre Dame de Sión à Grandbourg, France. Après sa première profession, elle est envoyée à Jérusalem où elle arrive le 17 novembre 1954 à Ein Karem. Là, les sœurs travaillent à la fois à la maison et à la ferme. Elle se souvient : « Quand j’ai franchi la porte, on sortait la dernière vache. » Nous travaillions toujours à la ferme, mais il n’y avait plus ni traite ni fabrication de fromage !

En 1960, l’orphelinat et l’école (qui existaient depuis le père Marie) deviennent une maison d’accueil. Au début, nos hôtes , hommes et femmes, dormaient dans des lieux séparés. Les sœurs gèrent la maison des hôtes, travaillent à la cuisine et au jardin où se trouvent de nombreux arbres fruitiers ainsi qu’au potager. Pendant les mois d’été, les jeunes du village-la plupart appartenaient à des familles réfugiées, de communautés juives venant du Maroc et du Yémen-viennent nous aider à la maison d’accueil.

Aujourd’hui, ces jeunes qui ont des enfants et des petits-enfants se souviennent encore de leurs jours au couvent et apprécient les liens alors créés. Ils amènent leurs enfants et petits-enfants pour leur montrer où ils ont grandi et passé une partie de leur vie. Colette a vécu cette histoire , ayant passé toute sa vie religieuse principalement à Ein Karem, en Israël. Certaines familles avec leurs enfants et petits-enfants ont célébré avec nous les adieux de sœur Colette le 12 août 2022.

Au début des années 1980, Colette prend une année sabbatique, durant laquelle elle vit et travaille pendant six mois avec la communauté Jean Vanier au Canada. Cette communauté travaille avec des personnes handicapées. Là, elle développe son inspiration pour travailler avec des personnes handicapées. Colette retourne en Israël où elle cherche à travailler dans le quartier juif avec des enfants handicapés. Elle reçoit une réponse positive de l’institut Elvin (enfants et jeunes adultes handicapés) non loin d’Ein Karem. En 2014, sœur Colette fait partie de la communauté du noviciat international de la congrégation d’Ein Karem. À cette époque, elle ne travaille plus à plein temps avec le centre Elvin (appelé aussi Kfar Shwedi, village suiédois, de par son origine), mais continue d’aider à la maison d’accueil. Le cœur de sœur Colette reste jeune donc elle est une bonne compagne pour les jeunes sœurs qui se préparent à leur premier engagement. Son verset d’évangile préféré est : « Quoi que vous fassiez au moindre de mes frères ou sœurs, c’est à moi que vous le faites ».

Les événements de notre monde et de nos vies nous poussent à écouter le cri des pauvres. « Les handicapés sont la beauté que le monde ne voit pas ! » dit Colette. En tant que congrégation, nous sommes envoyées dans le monde pour travailler pour la justice, la paix et l’amour. Les handicapés du « village suédois » sont les plus pauvres du peuple juif que le Seigneur nous donne pour les aimer, comme un témoignage dans l’Église et dans le monde que Dieu continue d’être fidèle dans son amour pour le peuple juif.

Colette s’est préparee cette dernière année à passer à l’étape suivante de sa vie à Gémenos, dans le sud de la France. Elle y sera avec de nombreuses sœurs bien connues et plusieurs avec qui elle a vécu pendant ses nombreuses années en Israël. Elle remercie tous ceux qui l’ont aidée tout au long de son chemin à vivre son engagement religieux dans la fidélité et la persévérance.

Elle remercie également tous ceux qui sont venus à sa fête. Ils sont venus honorer Colette qui est un bel exemple de religieuse de Sion. Notre maison du noviciat est pleine de souvenirs de sœur Colette. Nous lui sommes reconnaissantes pour tout le temps qu’elle a passé avec nous dans la communauté du noviciat et à Jérusalem. Et pour avoir été toujours présente et nous avoir soutenues dans les moments difficiles. Que Dieu la bénisse alors qu’elle commence un nouveau chapitre à Gémenos.

Sœur Juliana pour la communauté du noviciat