Ziv: Paracha Balaq


Chaque semaine, Gad Barnea ou Soeur Agnès de la Croix (de la Communauté des Béatitudes) propose une réflexion sur la portion de la Torah lue dans les synagogues le jour du shabbat. Cette semaine, c’est la portion Balaq : Nombres 22, 2 - 25, 9. et la Haftarah est Michée 5,6 – 6,8.

ziv balak

Qu’elles sont belles tes tentes, Jacob

Nous lisons cette semaine l’histoire du faux prophète Balaam envoyé pour maudire Israël. Ce Balaam est considéré par la tradition comme un magicien et un sorcier de la pire espèce. Il est fourbe et rusé, et vit dans le mensonge. Son histoire est d’ailleurs une imitation de celle d’Abraham envoyé pour faire monter son fils Isaac au mont Moriah (Gn 22) : Balaam se lève tôt, il scelle son ânesse, et s’en va avec deux comparses… Abraham voit « le lieu » de loin, il voit aussi au loin. Bilam ne voit que d’un œil (c’est ce que dit littéralement l’hébreu), et lui, qui est sensé être prophète, aura besoin de la parole d’une bête pour voir vraiment. Sa duplicité se révèle lors de son « appel », quand le roi Balaq l’envoie chercher pour aller maudire Israël par la parole, contre un salaire. En effet, les enfants d’Israël avaient vaincu des rois, et étaient sur le point d’entrer sur leur terre. Comme on n’avait pu les vaincre par les armes, on allait utiliser la parole au pouvoir redoutable… Balaam résiste une première fois : « Le Seigneur refuse de me laisser avec vous » … comme si Dieu allait accepter de laisser maudire son peuple ! Balaq envoie une seconde expédition, plus puissante, plus nombreuse, avec une promesse de salaire… et Balaam fait une réponse extraordinaire : « Laissez-moi une nuit… Je vais consulter de nouveau… Bien sûr, il est hors de question que je désobéisse, même pour tout l’or du monde… » Mais il a en fait déjà choisi de suivre l’ordre de Balaq, et ses affirmations sont une comédie. S’il avait été honnête, il n’aurait pas demandé une seconde fois... Cette fois, Dieu semble étonnamment donner son accord, comme s’il changeait d’avis, et le prophète s’en va. Il faut l’histoire de l’ânesse qui parle à son maître pour comprendre la clef de l’histoire : le trompeur est trompé, par le moyen d’un âne… Deux fois, il avait consulté, trois fois il devra frapper son ânesse pour finir par comprendre. L’ange lui apparaît, et indique au prophète qu’il lui faudra dire des paroles de bénédiction, et non de malédiction. Ici encore, on retrouve le parallèle avec la ligature d’Isaac : selon Rashi, Balaam proteste : C’est lui-même (Dieu) qui m’a dit de partir, et toi, son ange, tu viens annuler sa parole ? C’est bien son habitude, il donne un ordre, et un ange, un contrordre. Il a dit à Abraham : va, prends ton fils… et il a annulé sa parole par un ange…

Balaam va donc prononcer son poème, et il reprend la promesse faite à Abraham : « Béni qui te bénit, et maudit qui te maudit… » car « Dieu n’est pas homme pour qu’il mente, ni fils d’Adam pour qu’il se rétracte », comme devra bien le reconnaître le faux prophète. Shabbat shalom.

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