Ziv : Paracha Be’haalotekha

La parasha de la deuxième chance

Cette semaine, nous lisons une parasha qui propose de nombreuses “secondes chances »… Une deuxième chance d’avoir accès au pardon des péchés, de retrouver la pureté perdue, et de marcher dans les voies des commandements divins. Dans la haftara de cette semaine, il est question du grand prêtre Josué qui porte des vêtements sales, des vêtements couverts d’iniquité et de culpabilité…et l’ange lui offre aussi une deuxième chance en disant à ceux qui l’entourent : « Retirez-lui ses vêtements souillés » (Za 3,4), puis se tournant vers Josué, l’ange lui dit : « Vois, j’ai enlevé de dessus toi ton iniquité pour te revêtir d’habits somptueux. » C’est la même purification que doivent recevoir les fils de Lévi dans notre paracha, afin d’être rendus aptes à servir dans le sanctuaire du désert. L’Eternel dit à Moïse : « Ainsi feras-tu pour les purifier : tu feras sur eux une aspersion d'eau lustrale, ils se raseront tout le corps et laveront leurs vêtements, alors ils seront purs. Puis ils prendront un taureau, avec l'oblation de fleur de farine pétrie dans l'huile, et tu prendras un second taureau pour un sacrifice pour le péché. » [Nb 8,7-8]. De la même façon, quand des hommes qui avaient contracté une impureté rituelle furent dans l’impossibilité de célébrer la Pâque, ils reçurent aussi une deuxième chance de le faire, un mois plus tard. Cette pratique va traverser les générations. Dieu dit à Moïse : "Parle aux Israélites et dis-leur : Si quelqu'un, parmi vous ou vos descendants, se trouve impur, du fait d'un mort, ou est en voyage au loin, il célébrera une Pâque pour l’Eternel. C'est au second mois, le quatorzième jour, au crépuscule, qu'ils la célébreront. Ils la mangeront avec des azymes et des herbes amères. » Il est tout à fait remarquable, (et cela n’arrive qu’à cet endroit) que l’Eternel institue un jour de fête à la demande de l’homme, et non comme un commandement d’en-haut. En fait, c’est la réponse de Dieu à des hommes qui reconnaissent leur situation d’impureté. Obéissant aux ordres divins, ces hommes se sont retirés de l’assemblée d’Israël, tout en comprenant si bien l’importance de la Pâque qu’ils sont allés demander de pouvoir la faire aussi. Et Moïse, comprenant leur pureté d’intention, refuse de prononcer un jugement luimême, s’en remettant à la miséricorde divine.

Enfin, une deuxième chance est aussi accordée à Jéthro, le beau-père de Moïse, au départ du Sinaï. Il est désormais appelé « Hobab fils de Réuel le Madianite » (Nb 10,29). Les Sages d’Israël ont compris ce changement d’identité comme le signe de sa conversion au judaïsme, pendant les événements du Sinaï. Moïse lui dit : "Nous partons pour le pays dont l’Eternel a dit : Je vous le donnerai. Viens avec nous, et nous te ferons du bien, car l’Eternel a promis du bonheur à Israël". Et quand Jethro refuse de le suivre, Moïse insiste : "Ne nous abandonne pas. Car tu connais les lieux où nous devons camper dans le désert, et ainsi tu seras nos yeux. Si tu viens avec nous, ce bonheur que l’Eternel nous donnera, nous te le donnerons." Cette deuxième chance lui a permis de demeurer en Israël, comme on peut le voir au livre des Juges : « Les fils de Hobab, le Qénite, beau-père de Moïse, montèrent de la ville des Palmiers avec les fils de Juda jusqu'au désert de Juda qui est dans le Négeb d'Arad, et ils vinrent habiter avec le peuple. » Toutes ces deuxièmes chances sont là pour montrer qu’il y a toujours une espérance de rédemption et de renouveau, et qu’Il est toujours prêt à écouter les demandes de qui veut le servir d’un cœur pur. Son amour pour les pécheurs qui se repentent est sans bornes. Shabbat shalom.