Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela ?


Le Père Rafic, de la kehilla de Jérusalem, médite sur les paroles du Christ Ressuscité à ses disciples.

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Jésus, marchant sur le chemin d’Emmaüs avec deux disciples, et entendant leurs paroles désespérées, s’est tourné vers eux et leur a dit : « Vous n’avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu’on dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » (Luc 24 :25-26) ; et il s’est mis à leur expliquer, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait. De fait de nombreux prophètes ont fait référence aux souffrances du Messie, bien souvent même les ont décrites par allusions, et leurs paroles sont citées à chaque page du Nouveau Testament. Cependant Jésus n’a pas seulement dit que c’est à lui que les prophètes se référaient ; il est allé jusqu’à dire que ses souffrances étaient une chose absolument nécessaire, qu’il n’aurait pas été possible d’éviter (« Ne fallait-il pas que le Messie souffrît ? »). Comment comprendre cela ?

Renversons donc la question et réfléchissons un peu : lorsque nous ouvrons les yeux et regardons notre monde tel qu’il est, ce monde blessé et abîmé en lui-même, ébranlé chaque jour par ses ambitions contradictoires de profit, de pouvoir, et de désirs divers, pensons-nous qu’il était possible à un homme juste et saint comme Jésus de vivre en ce monde sans être exposé à souffrir, et sans le payer d’un grand prix, peut-être même du prix le plus élevé, celui de sa vie même ? La grande nouveauté des prophètes ne réside pas seulement dans l’attente des souffrances du Messie, mais dans le fait qu’ils aient compris, par l’Esprit Saint, que ces souffrances-là deviendraient source de bénédiction pour la création toute entière, et même pour ceux qui les auraient causées. La mort de Jésus sur la croix s’est gravée sur le regard du monde, une fois pour toutes, comme expression d’une fidélité incomparable, comme témoignage de ce que l’amour fidèle jusqu’à la mort est vraiment possible. Il y a là un message capable de donner à la vie un sens nouveau. Seuls l’amour de Jésus, sa fidélité et son courage, peuvent briser le cercle vicieux de la violence, de la haine et du désespoir dans notre monde.

Lorsque Jésus s’est manifesté à ses disciples après sa résurrection, il leur a montré son côté et ses mains portant les stigmates de la crucifixion, non pour leur rappeler leur trahison, mais pour leur montrer la grandeur de son amour et le prix qu’il était prêt à payer pour eux et pour nous. La fête de Pâques est la fête du pardon. Tout notre mal et notre dureté de cœur, Jésus les a pris sur lui, lorsqu’il a ouvert ses bras sur la croix, et il a transformé leur poison en élixir de vie guérissant tous ceux qui s’approchent humblement, avec un cœur brisé, pour demander aide, vie et consolation. « Louez le Seigneur, tous les peuples ; fêtez-le, tous les pays ! Son amour envers nous s’est montré le plus fort ; éternelle est la fidélité du Seigneur ! » (Psaume 117).

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