Messe de Pentecôte de la communauté Shalom à Jérusalem

Depuis cinq ans maintenant, la communauté Shalom fête la Pentecôte en rassemblant à Jérusalem les membres des communautés chrétiennes de Haïfa et Nazareth. Tous les ans le nombre de participants augmente, et hier, ce sont deux bus, remplis d’adultes, de familles, d’enfants et jeunes gens, qui ont quitté Haïfa à 8 heures 30 du matin. Le programme commence toujours par une Eucharistie, puis par un repas partagé à l’air libre dans la ville, puis par une longue prière au Cénacle, pour demander que soit répandu l’Esprit Saint sur la vie de tous ceux qui sont présents. La prière est d’un style charismatique, avec beaucoup de piété, de musique, de louange et de chants libres à l’Esprit. Tous les ans de nombreux pèlerins du monde entier se joignent au groupe, et il n’en a pas été autrement cette année, nous avons eu la chance de voir des gens du Japon, de Russie, d’Europe, élevant les mains en signe de louange, et demandant des prières pour que l’Esprit Saint soit insufflé à leurs vies. Comme toujours, c’est véritablement une expérience unique de former avec le Christ un seul corps, qui accomplit Sa promesse.

L’infusion de l’Esprit Saint est la clef pour une vie chrétienne renouvelée, en effet, après le sacrement du baptême nous avons tous reçu l’Esprit Saint, mais l’Esprit Saint nous a-t-il ? Ce changement de perspective est un tournant dans la vie de celui qui veut connaître Jésus (au sens biblique) et le servir. Plus nous ouvrons nos cœurs dans un désir de plénitude et d’abandon, plus l’Esprit Saint vient comme amour, comme vie, comme présence. Bien souvent il nous conduit à des expériences inattendues.

Hier, cela a été le cas. Chaque année le Père Dani, prêtre salésien libanais, célèbre l’Eucharistie pour nous à Jérusalem et reste la journée entière avec nous, priant pour des personnes, écoutant les confessions. Mais samedi matin, Tennesse, coordinateur de l’évènement, a reçu un appel l’informant que le Père Dani ne viendrait pas, étant malade. Que faire ? Comment le remplacer au dernier moment ? Quelle bonne surprise le Seigneur nous réservait-il par ce changement dans nos plans ? Qui appeler au dernier moment, la veille d’une fête importante ? Le seul nom qui nous est venu à l’esprit a été celui du Père David, qui justement allait venir à Haïfa célébrer la Pentecôte, puisque le Père Roman se trouve toujours en Plogne pour se dernière semaine de vacances. Grâce à Dieu, le Père David a pu réorganiser son agenda, et il s’est empressé de venir à notre aide (comme dit le Psaume), nous invitant tous à célébrer la messe chez les Jésuites à 11 heures.

La messe a été célébrée dans un arabe parfait, et la chapelle était pleine. Les chants étaient pleins de joie, et dans son homélie le Père David a souligné que nous sommes désormais le corps visible du Corps du Christ, qui ne peut vivre comme tel qu’empli de Son Esprit. Seul l’Esprit Saint peut opérer ce miracle, nous transformant en instruments de salut et de paix dans ce pays et dans le monde. Un autre moment très émouvant de cette célébration a été, juste avant la bénédiction finale, un témoignage personnel que nous a livré le Père David, lui Juif et prêtre Jésuite, célébrant pour une assemblée composée de différentes nations, et principalement d’Arabes. Il n’y a plus de division entre nous, car il n’y a qu’un seul corps du Christ, qu’une famille de frères et de sœurs, qui constitue sa présence visible.

C’est pourquoi, à la fin de la messe, nous avons fait une photo sous la croix de la chapelle, où l’on peut voir la Bienheureuse Vierge Marie au pied de la croix contemplant Jésus. Il manque le disciple que Jésus aimait. Où est-il ? C’est nous, ce disciple aimé, et comme un seul corps nous venons occuper sa place. Nous revenons au temps liturgique ordinaire dans le calendrier liturgique, mais certainement le Seigneur veut que nous vivions l’ordinaire de façon extraordinaire, guidés par l’Esprit Saint. Lui seul peut recréer en nous notre liberté et notre beauté originelles, l’image de Jésus.

Nous remercions le Père David pour sa charité envers nous, au nom de la communauté Shalom et de tous les pèlerins de Galilée, et nous espérons qu’il puisse l’année prochaine être à nouveau avec nous, même si le Père Dani peut venir.