Le Patriarche Fouad Twal à la Conférence Jean XXIII


Nous publions la brève allocution du Patriarche Latin de Jérusalem Fouad Twal à la conférence internationale à la mémoire du Pape Jean XXIII, qui s’est tenue à Jérusalem le 29 avril 2013.

Je remercie de tout mon cœur les organisateurs de cette conférence, signe vivant de l’héritage laissé par le Pape Jean XXIII. Aujourd’hui, nous sommes rassemblés, Juifs et Catholiques, pour honorer sa mémoire.

Le Bienheureux Pape Jean XXIII était un homme de foi, d’espérance et de charité. Humble et toujours humain, il nous a laissé un héritage, particulièrement par le Concile Vatican II, qu’il a inauguré, et qui continue de façonner aujourd’hui l’Eglise Catholique. Le grands Papes qui ont suivi ses traces ont continué de développer ses visions et ses intuitions, « cultivant l’Eglise comme un luxuriant jardin de vie » au cœur du monde moderne. Il y a quelques semaines, notre nouveau Pape François a commencé son pontificat ; beaucoup l’ont comparé à Jean XXIII, en sa douce humilité, sa joie radieuse, son dialogue avec le monde.

Dans l’Etat d’Israël, nous constituons la seule Eglise Catholique qui ait toujours vécu comme une petite minorité au sein d’une écrasante majorité juive. La plupart de nos fidèles sont des Arabes Palestiniens, et le tragique manque de paix, de justice, de réconciliation et de pardon crée une atmosphère d’hostilité, qui nécessite que nous travaillions dur pour pouvoir la surmonter. Cependant, la vision du Concile quant à de nouvelles relations entre Chrétiens et Juifs est également fondatrice.

Lors du Synode de l’Eglise Catholique de Terre Sainte (un Synode qui s’est déroulé de 1995 à 2000), l’Eglise Locale a publié sa propre version de Nostra Aetate. Le document analyse les relations chrétiennes à la fois avec les Musulmans et avec les Juifs, dans le contexte de la Terre Sainte, et prône des relations fraternelles. A l’égard de nos frères et sœurs juifs, le document affirmait : « Nous sommes en contact quotidien avec la présence juive concrète dans cette Terre Sainte, et cela nous oblige à réfléchir sur la façon dont nous pourrions formuler la relation, d’une manière consonante avec notre foi, nos valeurs chrétiennes évangéliques et notre réalité. L’autre juif est une réalité vibrante que nous ne pouvons ni oublier ni ignorer. »

Le Synode a conduit à l’établissement d’une commission locale pour le dialogue avec le peuple juif, qui a récemment été transformée en une commission inter-rituelle comprenant des représentants de toutes les Eglises catholiques. Dans notre séminaire de Beit Jala, où de jeunes hommes se forment pour être prêtres, ces jeunes étudient le judaïsme afin de promouvoir la compréhension de la tradition juive et de faciliter le dialogue avec les Juifs. De la même façon, nos professeurs de religion, qui se forment à l’Université de Bethléem, reçoivent un enseignement d’histoire et de religion juives. Ce sont là des fruits du Synode Local, qui contextualise les visions du Concile.

Nous devons également mentionner le Vicariat Saint Jacques en Israël, constitué de nos communautés catholiques hébréophones, qui vivent immergées dans le monde juif israélien. Ils prient en hébreu, nourrissant les racines juives de notre foi dans la langue originale de l’Ancien Testament. Ils sont partie intégrante de notre Patriarcat.

Le Pape Jean et Jules Isaac s’étaient mis d’accord sur le fait qu’un « enseignement du mépris » doit laisser la place à un discours de respect pour ceux qui sont différents. J’en appelle à tous ceux qui sont rassemblés ici : efforçons-nous tout particulièrement d’éduquer nos enfants en vue d’un avenir meilleur. Cela doit être adopté par tous, y compris en Terre Sainte.

Je terminerai par les paroles du Pape Jean dans son encyclique Pacem in Terris, dont il y aura ce mois-ci exactement 50 ans qu’elle a été publiée, et qui est toujours pertinente : « Que le Seigneur bannisse des âmes des hommes tout ce qui peut mettre en péril la paix. Qu’il transforme tous les hommes en témoins de la vérité, de la justice et de l’amour fraternel. Qu’il illumine de sa clarté l’esprit des gouvernants, afin qu’au lieu de se soucier de la prospérité matérielle de leurs peuples, ils leurs garantissent le don plus précieux encore de la paix. »

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