Le Pape Benoît sur Nostra Aetate


Dans son dernier discours aux prêtres de Rome, le 14 février 2013, le Pape Benoît XVI réfléchissait sur l’héritage du Concile Vatican II. Il s’est aussi référé directement au document Nostra Aetate.

Le grand document “Gaudium et spes” a très bien analysé le problème entre eschatologie chrétienne et progrès du monde, entre responsabilité pour la société de demain et responsabilité du chrétien devant l’éternité, et il a aussi renouvelé l’éthique chrétienne, les fondements. Mais, disons à l’improviste, a mûri en dehors de ce grand document, un document qui répondait de façon plus synthétique et plus concrète aux défis du temps, et c’est “Nostra aetate”. Dès le début étaient présents nos amis juifs, qui ont dit, surtout à nous allemands, mais pas seulement à nous, qu’après les tristes évènements de ce siècle nazi, de la décennie nazie, l’Église catholique doit dire une parole sur l’Ancien Testament, sur le peuple juif. Ils ont dit : même s’il est clair que l’Église n’est pas responsable de la Shoah, ils étaient chrétiens, en grande partie, ceux qui ont commis ces crimes ; nous devons approfondir et renouveler la conscience chrétienne, même si nous savons bien que les vrais croyants ont toujours résisté contre ces choses. Et il était ainsi clair que la relation avec le monde de l’antique Peuple de Dieu devait être objet de réflexion. On comprend aussi que les Pays arabes – les évêques des Pays arabes – ne furent pas heureux de cela : ils craignaient un peu une glorification de l’État d’Israël, qu’ils ne voulaient pas, naturellement. Ils dirent : Bien, une indication vraiment théologique sur le peuple juif est bonne, elle est nécessaire, mais si vous parlez de cela, parlez aussi de l’Islam ; seulement ainsi nous sommes en équilibre ; l’Islam aussi est un grand défi et l’Église doit clarifier aussi sa relation avec l’Islam. Une chose qu’à ce moment, nous n’avons pas tellement comprise, un peu, mais pas beaucoup. Aujourd’hui, nous savons combien ce fut nécessaire.

Quand nous avons commencé à travailler aussi sur l’Islam, on nous a dit : mais il y a aussi les autres religions du monde : toute l’Asie ! Pensez au Bouddhisme, à l’Hindouisme… Et ainsi, au contraire d’une Déclaration initialement pensée seulement au sujet de l’antique Peuple de Dieu, s’est créé un texte sur le dialogue interreligieux, anticipant ce qui seulement trente années après s’est montré dans toute son intensité et son importance. Nous ne pouvons entrer à présent dans ce thème, mais si on lit le texte, on voit qu’il est très dense et préparé vraiment par des personnes qui connaissaient les réalités, et il indique brièvement, en peu de paroles, l’essentiel. Il indique aussi le fondement d’un dialogue, dans la différence, dans la diversité, dans la foi en l’unicité du Christ, qui est un, et il n’est pas possible, pour un croyant de penser que les religions sont toutes des variations sur un thème. Non, il y a une réalité du Dieu vivant qui a parlé, et c’est un Dieu, c’est un Dieu incarné, donc une Parole de Dieu, qui est réellement Parole de Dieu. Mais il y a l’expérience religieuse, avec une certaine lumière humaine de la création, et donc il est nécessaire et possible d’entrer en dialogue, et ainsi de s’ouvrir l’un à l’autre et de s’ouvrir tous à la paix de Dieu, de tous ses enfants, de toute sa famille.

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