Le Père Doan invité à la kehilla de Jérusalem

Le Père Doan est un Jésuite du Vietnam, et il est directeur de l’Institut Biblique Pontifical de Jérusalem. Il était invité à la kehilla de Jérusalem à parler de son expérience dans les prisons du Vietnam dans les années 1980.

Le Père Doan a commencé par rapide rappel de l’histoire de son pays d’origine et de l’Eglise au Vietnam. Après cette introduction, il a raconté son histoire personnelle. Jeune Jésuite, il avait été envoyé à Rome pour faire ses études, dans les années 1970. Il réussissait ses études, mais avant la fin de son séjour à Rome, les forces du Nord Vietnam étaient sur le point d’envahir le Sud du Vietnam, le supérieur de l’ordre des Jésuites décida d’envoyer le Père Doan à Saïgon, la capitale du Vietnam du Sud. Il lui dit : « C’est une mission ! » Le Père Doan arriva par le dernier avion et entra dans le pays juste avant que les frontières ne soient closes.

En ce temps-là, au début du régime communiste dans le Sud, il fut choisi comme supérieur de l’ordre des Jésuites dans le pays. Durant six ans il dirigea l’ordre et servit comme conseiller des évêques du Vietnam en ces temps difficiles. En 1981, le Père Doan fut arrrêté par les autorités, accusé d’être un agent du Vatican travaillant contre le régime communiste.

Le Père Doan passa neuf ans en prison puis en camp de travail. Il y eut l’occasion de nombreuses conversations sur la foi, la Bible et l’église avec ceux qui l’avaient arrêté. Il réussit aussi à assurer le service de ses camarades prisonniers, et il nous a raconté les réunions en prison, les prières en secret et les amitiés qu’il avait nouées.

Il a résumé ces expériences en des mots qui ont fait une vive impression sur les auditeurs ; le sentiment de liberté malgré les barreaux, le désir de servir et la victoire du pardon. Il a aussi souligné combien les persécutions contre l’Eglise n’avaient fait qu’accroître sa force, de sorte qu’elle est aujourd’hui plus forte que jamais.

Cette rencontre a été une extraordinaire occasion de découvrir des horizons, d’apprendre l’histoire de nos frères et sœurs vietnamiens et d’en tirer des enseignements.

À la fin de son discours, le Père Doan a proposé de dire ensemble la prière qu’il avait écrite en prison. Les paroles se trouvent sur le site du Vicariat ; pour la lire, cliquez ici