"Veillez donc" - l’Avent


Les quatre semaines précédant Noël s’appellent, dans la tradition chrétienne, l’Avent. Les croyants attendent la venue du Seigneur et se préparent à le recevoir dans la grande joie de Noël. Le Père David Neuhaus S.J. décrit ce temps unique.

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Dans la tradition chrétienne, la venue anticipée du Seigneur revêt une triple signification :

- D’abord, nous nous disposons à Noël pour la naissance du Seigneur Jésus à Bethléem. Durant ce laps de temps de quatre semaines, nous relisons les écrits des prophètes du Premier Testament qui parlent des derniers jours et des promesses de Dieu à son peuple. Le livre d’Isaïe occupe une place prépondérante pour qui veut être prêt, ouvrir son cœur et accueillir l’enfant qui viendra au monde.

- Ensuite, nous attendons la seconde venue du Seigneur. Bien sûr, Jésus de Nazareth est né à Bethléem voilà deux mille ans et les chrétiens reconnaissent en lui le Messie d’Israël et le Sauveur du monde. Toutefois, le monde ne l’a pas accueilli et, si le Royaume de Dieu est accompli en Jésus, il n’est pas complètement réalisé dans le monde. Le Royaume est rendu présent ici et maintenant en Jésus, mais nous attendons toujours sa pleine réalisation dans le monde, au moment où les promesses des prophètes seront totalement et visiblement réalisées et quand «le loup habitera avec l’agneau, la panthère se couchera avec le chevreau, le veau, le lionceau et la bête grasse iront ensemble, conduits par un petit garçon.» (Isaïe 11, 6) Ainsi, le chrétiens attendent-ils le retour du Seigneur, non un retour caché, mais un retour puissant et glorieux. Cette venue arrivera à la fin des temps et, même si nous en ignorons le moment et la manière, nous sommes confiants qu’elle se produira et nous voulons être prêts, que ce soit dans quelques instants, dans quelques jours ou après un très long temps d’attente.

- Troisièmement, nous attendons la venue du Seigneur dans nos vies, ici et maintenant. Quoique Jésus, à la fin de sa vie sur terre, soit monté au ciel et bien qu’il ne soit pas revenu, nous croyons en sa promesse : «Je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin des temps.» (Matthieu 28, 20) En effet, il vient à nous de différentes manières dans le cours ordinaire de nos vies. Il vient à nous dans l’Eucharistie (dans la Parole de Dieu ainsi que dans le pain et le vin). Pour le reconnaître, il nous faut veiller, être lucides et éveillés. Néanmoins, il pourrait nous surprendre au cours d’une journée et nous apparaître dans la personne affamée et assoiffée, le malade ou le prisonnier, le petit ou l’étranger, comme dans une parabole entendue durant la semaine précédant l’Avent (quand on fêtait le Christ Roi, lecture tirée de Matthieu 25, 31 à 46) Peut-être nous surprendra-t-il en implorant notre aide, en demandant un service, ou en attendant autre chose… Alors, soyons prêts à courir au devant de lui.

Dans l’Évangile, Jésus recommande au serviteur fidèle, particulièrement en ce temps : «Soyez sur vos gardes, veillez, car vous ne savez pas quand ce sera le moment. Il en sera comme d’un homme parti en voyage : il a quitté sa maison, donné pouvoir à ses serviteurs, à chacun sa tâche, et au portier il a recommandé de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison va venir, le soir, à minuit, au chant du coq ou le matin, de peur que, venant à l’improviste, il ne vous trouve endormis. Et ce que je vous dis à vous, je le dis à tous : veillez!» (Marc 13, 33-37)

Jésus nous dit, à tous et chacun de nous, que nous devons être comme des portiers alertes et sur nos gardes. Le portier examine la personne qui cherche à entrer. Il reconnaît qui elle est, il l’identifie, de sorte que, seul celui qui doit entrer, entre effectivement. Il ne sait pas quand cette personne viendra, aussi il ne doit pas s’endormir. Et il doit l’accueillir quand elle viendra et la faire entrer. Grande est sa responsabilité, non seulement pour lui, mais pour tous ceux qui attendent cette personne.

Jésus met en relief que nous ne savons pas «quand le temps sera venu». Mais, que dire de l’endroit de sa venue? Il est vrai que nous savons exactement où se trouve la porte de notre maison et de nos lieux de rassemblement. Toutefois, on peut dire que Jésus n’entre pas toujours par la porte. En fait, nous ne savons pas d’où il sortira et peut-être ouvrira-t-il une porte là où il ne semble pas y avoir de porte. Dans nos maisons et nos communautés, on a peut-être chargé une personne de surveiller la porte, un portier dont c’est la fonction de surveiller l’entrée. Mais qu’arrivera-t-il si Jésus choisit une porte dérobée et que je me trouve à proximité? Suis-je éveillé, l’entendrai-je approcher et frapper à la porte? Suis-je prêt à lui ouvrir sans hésitation?

Une femme avisée a déjà dit que la plupart du temps Jésus n’entre pas dans nos vies par des portes de bois ou d’acier. En somme, c’est par nous qu’il entre dans le monde. Peut-être Jésus nous demande-t-il de ressembler non seulement à des portiers, mais aussi à des portes… de sorte que par nous il puisse entrer et se révéler dans la vie des autres. Si cela est vrai, il faut lui faire une place dans notre cœur (un cœur qui ne ressemble pas à une hôtellerie où il n’y a plus de place) – et, là, nous préparer à la naissance du Messie qui vient sauver le monde. C’est ainsi que nous attendrons!

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