Mort d'une polonaise juste - Irena Sendler


Ce matin, lundi 12.5.2008, Iréna Sendler, assistante sociale qui a aidé au sauvetage de 2500 enfants juifs de la main des Nazis, en les faisant sortir clandestinement du ghetto de Varsovie et en leur donnant de fausses identités, est décédée. Elle avait 98 ans.

irena sendler

Zikhrona livrakha - que sa mémoire soit bénie.

Regarder un vidéo sur sa vie (en anglais)

Traduction de l'article apparu dans HaAretz (quotidien israélien) - 17.5.2008 - Lire en anglais

Irena Sendler, assistante sociale qui a aidé au sauvetage de 2500 enfants juifs de la main des Nazis, en les faisant sortir clandestinement du ghetto de Varsovie et en leur donnant de fausses identités, est décédée. Elle avait 98 ans.

 « Elle est morte à l’hôpital de Varsovie le lundi matin 12 mai»,. a dit sa fille Janina Zgrzembska.

Depuis un mois, elle était hospitalisée avec une pneumonie. Assistante sociale dans le département des Affaires Sociales durant la Seconde Guerre Mondiale, elle a pris le risque de sauver des enfants juifs du ghetto de Varsovie pendant l’occupation nazie.

Des archives montrent que l’équipe Sendler comprenait 20 personnes, ayant sauvé près de 2500 enfants du ghetto de Varsovie, entre octobre 1940 et avril 1943, quand les Nazis brulèrent le ghetto, tirant sur les résidents ou les envoyant aux camps de la mort.

 « Une personne importante est morte, une personne au grand cœur, qui avait de grands talents d’organisation, une personne qui s’est toujours tenue du côté des faibles » a dit à la télévision TVN24 Marek Edelman, la dernière chef du soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943.

Sous prétexte d’inspection des conditions sanitaires du ghetto pendant une épidémie de typhoïde, Sendler et ses assistants sont venus chercher des enfants pouvant être passés en fraude, pour leur donner une chance de survie en vivant comme catholiques.

Des bébés et des petits enfants étaient passés dans des ambulances et des tramways, parfois enveloppés comme des paquets. Des adolescents s’échappaient en se joignant aux équipes de travailleurs, forcés de travailler hors du ghetto. Ils étaient placés dans des familles, des orphelinats, des hôpitaux ou des couvents.

Dans l’espoir, un jour, de réunir les enfants à leurs familles (la plupart périrent dans les camps  de la mort nazis), Sendler écrivit les vrais noms des enfants sur des bouts de papier qu’elle garda chez elle. Quand la police allemande vint l’arrêter en 1943, une aide s’arrangea pour cacher les papiers, que Sendler plus tard enterra dans un pot sous un pommier dans la cour d’un associé. Quelques 2500 noms étaient inscrits.

 « C’était un vrai miracle, que d’arriver à sauver un enfant juif », dit Ilzbieta Ficowska, qui fut sauvée en 1942 par l’équipe de Sendler alors qu’elle était un bébé .Elle précise lors d’une interview en 2007 : « Madame Sendler nous a non seulement sauvés nous mêmes, mais aussi nos enfants, nos petits enfants, ainsi que la future génération ».

Chaque personne prise en train d’aider un Juif dans la Pologne occupée par les Nazis, risquait d’être fusillée sommairement, ainsi que les membres de sa famille. La chance a fait que Sendler a elle-même échappé de justesse, après une descente de la Gestapo en 1943.

Les Nazis l’ont emmenée à la prison Pawiak, dont peu sortaient vivants. Elle a été torturée, avec des cicatrices restées visibles toute sa vie, mais elle n’a pas trahi son équipe. « J’ai gardé le silence. Je préferais mourir, que de révéler notre activité », dit-elle dans la biographie de Anna Mieszkowska ; Mère des enfants de l’Holocauste : I. Sendler.

Zegota, une organisation clandestine qui aidait les juifs, pour laquelle elle travaillait à cette époque, a payé les gardes allemands pour la sortir de la prison. Elle a continué à travailler sous un autre nom.

Après la Seconde Guerre Mondiale, Sendler a travaillé comme assistante sociale officielle et comme directrice d’écoles professionnelles, continuant à aider quelques uns des enfants qu’elle avait sauvés. La fille de Sendler a dit un jour à AP, que pendant son enfance, la maison familiale était toujours pleine de gens demandant de l’aide, surtout pour rechercher des proches.

En 1965, Sendler est devenue une des premières « Juste des Nations », honorée par le mémorial Yad Vashem de Jérusalem. Les autorités communistes polonaises de cette époque, ne l’ont pas laissée aller en Israël, elle a reçu le prix en 1983.

Malgré la reconnaissance exprimée par Yad Vashem, Sendler a été oubliée dans son pays. C’est seulement ces dernières années, alors qu’elle était dans une maison de retraite, qu’elle est devenue une des figures les plus respectées de Pologne, ainsi que le Président Lech Kaczynski et d’autres politiciens, qui ont fait campagne pour qu’elle reçoive le prix Nobel de la Paix.

Son nom a été connu en 2000, grace à un groupe d’élèves américaines d’Uniontown, au Kansas, qui ont écrit une pièce de théâtre sur son courage, fondée sur le souvenir historique et nommée : « La vie dans une jarre ».

Cette pièce a retenu l’attention internationale, et a été représentée plus de 200 fois aux USA, au Canada et en Pologne .

Sendler, née Irena Krzysanowska, avait 2 ans lorsque sa famille est passée de Varsovie à Otwock, où son père, médecin, dirigea un hôpital avec Spa. Il mourut de la fièvre typhoïde en 1917. Sendler dit avoir vécu selon les enseignements de son père, qui disait que les gens ne pouvaient être divisés qu’en deux catégories : les bons et les méchants ; leur race, religion ou nationalité n’avaient pas d’importance.

Avant la guerre, elle s’est mariée avec Mieczyslaw Sendler, mais ils divorcèrent après la guerre. Elle s’est remariée à un autre activiste clandestin, Stefan Zgrzembski, et ils ont eu deux garçons et une fille. Un des garçons est mort peu de jours après sa naissance, le second, Adam, est mort d’une attaque cardiaque en 1999.

Sendler survit en sa fille et sa petite fille.

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