Jean-Baptiste Gourion OSB

Il fut élevé à Oran avant que sa famille ne décide d’émigrer en France. C’est là qu’il rencontra la figure de Jésus de Nazareth et fut baptisé le 5 avril 1958 à l’abbaye bénédictine du Bec Hellouin en Normandie (France). Il commença ses études à l’université, inscrit comme étudiant en sciences naturelles et médecine. Il fut toutefois obligé de faire son service militaire en Algérie au temps de la guerre d’Algérie. En 1961, il entra à l’abbaye du Bec Hellouin et prit le nom de frère Jean-Baptiste. En 1956, il fit profession perpétuelle et fut ordonné prêtre le 29 juin 1967.

 

C’est en 1976 que Jean-Baptiste, avec deux confrères, fut envoyé en Israël en vue d’y établir une communauté monastique qui témoignerait des racines juives de l’Église et qui serait ouverte aux mondes juif et israélien, en communion avec l’église locale. Les trois moines s’installèrent sur le site médiéval d’une église dans le village arabe d’Abu Gosh, juste en dehors de Jérusalem. Jean-Baptiste fut supérieur de la communauté jusqu’en 1987, quand il fut élu premier prieur du monastère ; il fut réélu en 1992 et 1998. À partir de 1986, il fut aussi Définiteur (visiteur) au Chapitre général de sa congrégation. En 1999, le monastère d’Abu Gosh fut érigé au statut d’abbaye et Jean-Baptiste devint son premier abbé.

 

Le 8 avril 1990, le nouveau Patriarche de Jérusalem, Michel Sabbah (le premier Palestinien nommé Patriarche latin de Jérusalem) nomma Jean-Baptiste Vicaire pour les catholiques hébréophones vivant dans le territoire du Patriarche latin. Depuis cette époque, il fut responsable de la pastorale des catholiques hébréophones, organisés en quatre communautés, à Jérusalem, Jaffa, Beer Sheba et Haïfa. Plus tard, Jean-Baptiste engagea deux prêtres pour commencer à travailler avec les immigrés russes qui étaient catholiques.

 

Il recueillit une grande reconnaissance pour son œuvre et pour le témoignage du monastère en Israël. En 1989, il reçut la légion d’honneur des mains du Ministre français des Affaires étrangères, Roland Dumas. En 2002, il reçut le prix annuel de l’Association des Amitiés judéo-chrétiennes de France, qui lui fut décerné dans l’enceinte du Parlement israélien (Knesset).

 

Le 14 août 2003, le pape Jean-Paul II nomma Jean-Baptiste évêque auxiliaire du Patriarche latin avec mandat spécial pour les catholiques hébréophones de Terre Sainte. Il fut ordonné le 9 novembre 2003 en l’église Notre Dame Arche d’Alliance de Kyriat Yearim, juste au-dessus d’Abu Gosh, par le Patriarche latin assisté par le Nonce, Mgr. Pietro Sambi et le Cardinal Roger Etchegaray, l’envoyé du Pape. À la fin de la cérémonie d’ordination, Jean-Baptiste s’adressa à la foule et dit en hébreu : « Sof sof hazarnu habayita » – « Enfin, nous sommes de retour à la maison ».

 

Quelques mois après son ordination, Jean-Baptiste fut terrassé par un cancer. Il mourut en 2005. Le 28 juin 2005, la messe de funérailles fut célébrée par le Patriarche au milieu d’une foule de prêtres ; il fut enterré à l’abbaye d’Abu Gosh.