Pensées en prière le lendemain de Noël

Noël est toujours une journée bien remplie : derniers préparatifs, décorations et petits gâteaux, prières et repas de fête, célébrations et cadeaux…beaucoup de joie et peu de temps pour s’arrêter et y penser. C’est donc d’habitude le lendemain que je trouve le premier temps pour m’arrêter, pour recevoir un peu plus ce qui est donné pendant la fête, et pour laisser les échos de tout cela résonner en moi, en ma prière.

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Marie et Joseph qui arrivent à Bethlehem et cherchent un abri : Marie enceinte avec la vie en son sein, et dans sa beauté quelque chose des images des deux mères enceintes qui étaient à la messe du jour à la kehilla. Joseph et Marie avançant de maison en maison dans la nuit froide, frappant aux portes, et autour d’eux les silhouettes de tant de personnes venant eux aussi, en nos jours, chercher un abri pour eux-mêmes, pour leurs familles. Combien de femmes enceintes y a-t-il parmi eux, combien d’enfants nés en chemin ou à l’arrivée dans un pays étranger ? Prière pour eux, qu’ils trouvent une porte ouverte, une maison accueillante…ou du moins un lieu chaud et protégé à l’heure de leur détresse.

Le bébé dans la mangeoire, le Sauveur nouveau-né. Marie qui le serre dans ses bras, Joseph avec son tallit qui dit la bénédiction pour la naissance d’un fils…et pour un instant l’image de Jésus se changeait en celui d’un autre enfant, un petit bébé érythréen qui m’avait souri la veille avec ses yeux brillants ; et en revenant au Fils de Dieu nouveau-né, lui aussi remuait ses jambes dans la joie, tenu dans les bras de sa mère.

Les petits enfants qui pendant la messe ne cessaient pas leurs efforts pour s’approcher des bougies et des fleurs devant l’autel. Au moment même je m’inquiétais surtout de leur rencontre possible avec les bougies…mais le lendemain ce qui restait dans mon esprit était la manière dont ils se tenaient debout, fascinés par la beauté et voulant tellement s’en approcher : n’est-ce pas ainsi que les bergers se tenaient, en arrivant devant le Messie nouveau-né ?

« Oui, de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce sur grâce » : la grâce de Noël dépasse toujours notre compréhension, notre capacité de le recevoir. Et pourtant, nous sommes appelés à essayer chaque fois de recevoir, d’accueillir en nous un peu plus de ce grand mystère, et le laisser pénétrer toute notre vie. Chaque bébé que nous accueillons, chaque enfant qui nous laisse voir quelque chose de sa joie, chaque homme que nous rencontrons…de tous nous pouvons apprendre quelque chose du mystère que nous célébrons le jour de Noël : « Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous ».