Cardinal Jean Marie Lustiger : de la Promesse (2)

De même, il est clair que celui-là ne peut partager l’espérance qui n’aura pas partagé les purifications. Cela suppose que le chemin par lequel le cœur a été peu à peu converti et préparé – jusques et y compris l’expérience de l’impuissance et de l’échec devant l’exigence de Dieu – soit effectivement suivi. Sinon, le danger d’illusion est immense.

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Croire au Christ, c’est précisément accueillir comme une grâce l’entrée dans cette histoire et en recevoir gratuitement les fruits. Paul, d’ailleurs, le souligne fortement lorsqu’il écrit : « Tous furent baptisés… Tous buvaient à un rocher spirituel, le Christ » (1 Co 10, 2-4), tout en affirmant que tout ce qui est le bien propre d’Israël ne lui est pas enlevé, mais est désormais offert aux païens. Il n’y a pas de chemin court ; on ne peut pas faire l’économie de ce chemin. Sinon, l’idolâtrie continuera de régner sur l’homme.

Il en résulte que l’Ancien Testament n’est pas « périmé » par le Christ selon une expression qui a cours, mais au contraire rendu accessible et ouvert, par la venue du Messie, à des païens qui, sans lui, n’y auraient pas eu accès. Ils en partagent l’espérance et la richesse par le Christ qui l’accomplit. Le Christ leur donne en même temps les prémices de cette espérance.

L’Ancien Testament n’est ni une propédeutique, ni une préparation littéraire, ni un recueil de thèmes et de symboles : c’est un chemin véritable, nécessaire et actuel. Actuel, non par des rapprochements anecdotiques, mais par la communion et l’obéissance à Dieu ; actualité spirituelle de l’entrée dans le mystère de l’Élection.