Ziv: Paracha Tetsave 2

Que ma prière monte devant toi comme l’encens…

La paracha précédente nous introduisait dans la seconde partie du livre de l’Exode qui traite tout entière du tabernacle et de son antithèse, le veau d’or : il y est question de sa structure, de ses ustensiles, et de ce qui concerne les prêtres qui doivent y officier. La dernière paracha détaillait les caractéristiques concrètes du sanctuaire : l’arche, la ménorah, le voile, etc…, cette semaine, c’est la famille du prêtre qui est présentée : Aaron et ses fils, leurs vêtements, et les sept jours de préparation qui doivent précédés leur consécration, jours appelés « les sept jours du remplissage ».

Cependant, notre paracha est encadrée par des détails qui sembleraient plus en place dans les thèmes qui précèdent, ou qui suivent. Au début, nous lisons : « Quant à toi, tu ordonneras aux Israélites de te procurer de l'huile d'olives broyées pour le luminaire, afin qu'une lampe brûle en permanence. Aaron et ses fils disposeront cette lampe dans la Tente du Rendez-vous, à l'extérieur du rideau qui pend devant le Témoignage, pour qu'elle brûle du soir au matin devant l’Eternel. C'est un décret perpétuel pour les générations des Israélites. » (27,20s). Et à la fin, «Tu feras un autel où faire fumer l'encens », suivi des instructions qui l’accompagnent. Ces deux éléments sont en relation dans le texte. Pour l’autel de l’encens, « Aaron y fera fumer l'encens aromatique chaque matin, quand il mettra les lampes en ordre il le fera fumer. Et quand Aaron replacera les lampes, au crépuscule, il le fera encore fumer. C'est un encens perpétuel devant l’Eternel, pour vos génération (30,7s) ». Il y a donc un lien entre l’encens et la lumière. L’encens, une douce odeur montant vers Dieu symbolise la prière personnelle du peuple, comme il est dit dans le psaume : « Que ma prière monte devant toi comme un encens, et l’élévation de mes mains, comme le sacrifice du soir (Ps 142,2). De la même façon, on trouve à propos de la ménorah que « l’esprit de l’homme est comme une lampe du Seigneur (Pr 20, 27). » Dans son ouvrage « Beni Issachar » (Les fils d’Issachar), Rabbi Tzi Elimelech Shapira de Dinov explique que dans le jardin d’Eden, tous les sens ont participé au péché, sauf l’odorat. C’est pourquoi l’odeur des sacrifices est si agréable au Saint qui nous a donné l’esprit. Ainsi, on peut comprendre que les instructions concernant le service des prêtres pour le peuple ont pour finalité de garder l’esprit de l’homme dans une prière constante, en réparation de la relation brisée entre l’homme et Dieu. Shabbat shalom.