Mémoire et Réconciliation – Revenir aux sentiers de la justice et de la paix

Cette année, le lundi 3 février, fête de Saint Syméon et Sainte Anne, arrivait immédiatement après la semaine de l’unité où nous prions Dieu de rassembler dans la paix et la communion les disciples du Christ divisés entre eux, s’étant séparés progressivement au cours des siècles. Toutefois, souvenons-nous que la première séparation, dans l’histoire de l’église naissante, eut lieu au sein du peuple d’Israël, entre les disciples juifs de Jésus et les Juifs qui n’ont pas cru que Jésus était le Messie attendu. Le Vicariat Saint Jacques a voulu organiser cette année une soirée de prière, avec la Parole de Dieu, pour revenir aux sources de notre foi chrétienne et implorer le Seigneur de nous renouveler tous dans la fidélité à son alliance contractée avec Abraham, Isaac et Jacob, et scellée dans le Christ, le Grand-Prêtre de l’alliance nouvelle et éternelle. Une prière qui nous conduise vers les sentiers de la justice et de la paix. Cette soirée eut lieu le 3.02 soir, et voici les paroles d’introduction qui ont été prononcées par le Vicaire en ouverture de la soirée :

« Je commence par vous remercier de venir prier avec nous en un jour qui est important pour nous. C’est la fête de St Syméon et Ste Anne, les deux vieillards qui ont accueilli l’enfant Jésus au Temple 40 jours après sa naissance, et qui sont les patrons de notre paroisse à Jérusalem. St Luc nous raconte que Syméon, après s’être réjoui de voir l’enfant Jésus et l’avoir porté dans ses bras, il bénit Dieu en disant que cet enfant sera « lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israel ». Nous savons que Jésus est vraiment devenu une lumière pour les diverses nations du monde. Des personnes du monde entier sont venues et continuent à venir du paganisme à la foi au Dieu unique grâce à Jésus. En revanche, la prophétie sur Jésus « gloire de son peuple Israel » s’est heurtée à beaucoup d’obstacles au cours des siècles.

En effet, pour nous chrétiens, Jésus étant fils d’Israel est la gloire de son peuple aux yeux du monde entier. En revanche, la grande majorité du peuple juif, dès le début, et au cours des siècles, ne l’ont pas vu comme la gloire de leur peuple. Il est vrai que quelques-uns ont cru en lui, comme les premiers apôtres, comme les membres de l’Eglise primitive dont beaucoup étaient Juifs, et comme les Juifs peu nombreux qui sont venus à la foi du Christ au cours des siècles, dont quelques-uns sont parmi nous. Mais la majorité du peuple juif n’a pas cru qu’il était le Messie attendu. C’est pour cela que le vieillard Syméon disait à Marie qu’une épée lui transpercerait le cœur, parce que Marie, fille de Sion, allait ressentir particulièrement cette division au sein de son peuple, entre ceux qui ont cru en Jésus comme Messie d’Israel, et ceux qui n’ont pas cru en Lui.

Lorsque nous avons organisé cette soirée, nous avons voulu qu’elle soit proche de la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens qui se terminait hier, car je me souviens toujours de cette affirmation du Cardinal Lustiger disant que les divisions de l’Eglise du Christ, qui ont été nombreuses au cours des siècles, et qui demeurent nombreuses aujourd’hui, trouvent leur origine, d’une certaine manière, dans la première division qui eut lieu au 1° siècle de l’ère chrétienne, au sein même du peuple juif.

Ce soir, nous voulons avoir une soirée de mémoire et de réconciliation, mémoire des sources bibliques communes aux Juifs et aux Chrétiens – même si les deux ne comprennent pas nécessairement les textes de la même manière ; et réconciliation en demandant à Dieu de guérir les blessures et les souffrances que nous avons pu infliger aux autres, apparemment à cause du Christ mais, en réalité, en contradiction avec son message.

Et de la même manière que nous ne nous réunissons pas, durant la semaine de l’unité, pour juger la foi et les opinions des uns et des autres, mais simplement pour prier ensemble. De la même manière ce soir, nous ne sommes pas là pour juger la foi et les opinions des uns et des autres, mais simplement pour implorer la miséricorde de Dieu sur nous tous, et Lui demander de nous guider sur les sentiers de la justice, de la paix, de la réconciliation et de l’amitié. »